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Le CPEQ réagit au nouveau plan climatique renforcé du gouvernement fédéral

Montréal, 14 décembre 2020 – Le premier ministre du Canada, Monsieur Justin Trudeau, annonçait vendredi dernier le plan climatique renforcé du Canada, intitulé « Un environnement sain et une économie saine ». Ce nouveau plan, qui s’appuie sur le Plan canadien sur la croissance propre et les changements climatiques, comporte 64 politiques et programmes ainsi que des investissements fédéraux nouveaux et/ou renforcés de l’ordre de 15 milliards de dollars.

Le Conseil Patronal de l’Environnement du Québec (CPEQ) prend acte de cette annonce importante du fait que ce nouveau plan vise à la fois à relancer l’économie et à atteindre les objectifs canadiens en matière de lutte contre les changements climatiques.

La tarification carbone constitue un pilier majeur de ce plan, qui propose de majorer le coût carbone de 15$ par année, sur une période de 10 ans, pour le faire passer de 50$ en 2022 à 170$ en 2030. De façon générale, le CPEQ voit d’un bon œil le concept de tarification de la pollution par le carbone. Cependant, la présidente-directrice générale du CPEQ, Mme Hélène Lauzon, précise : « Les modifications proposées dans ce plan fédéral sont source de préoccupations, en ce qu’elles laissent planer l’imprévisibilité quant à deux modalités fondamentales qui pourraient être lourdes de conséquence pour l’industrie québécoise. »

Premièrement, l’augmentation significative du coût carbone ne serait viable, pour les entreprises canadiennes, qu’à la condition que le Canada mette en place un « ajustement carbone » à la frontière. Sans un tel « ajustement carbone », la compétitivité des entreprises du Canada serait sérieusement mise en péril et conduirait, ultimement, à une délocalisation de la production puisque de nombreuses entreprises risqueraient de quitter le pays pour s’établir là où la tarification carbone est absente ou moins coûteuse.

Or, Mme Lauzon ajoute : « Ce qui nous préoccupe est que le gouvernement n’en est qu’à l’étape ‘d’examiner le potentiel des ajustements carbone aux frontières’, puis de ‘discuter de cette question avec les partenaires internationaux.’ En d’autres termes, les entreprises canadiennes n’ont aucune certitude ni garantie en la matière, à l’heure actuelle. Pour cette raison, le CPEQ souhaitera faire partie des discussions, à ce sujet, avec le gouvernement fédéral. »

En second lieu, le CPEQ est préoccupé par le fait que le nouveau plan « suggère de réviser les normes utilisées pour évaluer les systèmes provinciaux », laissant sous-entendre que les efforts du Québec dans sa lutte contre les changements climatiques pourraient être jugés insuffisants au terme de cette révision.

Le CPEQ ne peut souscrire à cette éventualité, laquelle doit être rapidement dissipée, si ce n’est qu’en raison de l’imprévisibilité et de l’incertitude qu’elle entraînera auprès des industries du Québec. La simplicité et l’unicité de l’approche gouvernementale en matière de tarification du carbone sont fondamentales, car elles sont source de prévisibilité pour les entreprises québécoises. Cette réalité est d’autant plus importante que le SPEDE intègre un mécanisme de marché et que tout signal gouvernemental contradictoire peut générer des distorsions économiques et constituer des signaux de prix. Il est crucial que le gouvernement fédéral rassure rapidement les entreprises et réaffirme qu’il n’y aura toujours, au Québec, qu’une seule tarification sur le carbone, de manière à éviter la confusion, l’incohérence et le fardeau indu que générerait l’implantation de mécanismes multiples qui se superposeraient maladroitement et de façon improvisée.

Outre ces deux importantes préoccupations, le CPEQ tient à saluer ce nouveau plan climatique renforcé et les nouveaux investissements qui en découlent. Mme Lauzon précise : « Nous tenons tout particulièrement à insister sur les mesures visant la production locale de matériaux de construction à faibles émissions, le soutien financier à l’électrification du transport lourd, les mesures d’appui à la production locale dans certains domaines clés comme les batteries, l’automobile et l’aérospatial, ainsi que le Défi « net zéro », lancé aux grands émetteurs industriels pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050 au moyen d’incitatifs, ainsi que le nouveau Fonds stratégique pour l’innovation « Accélérateur Net Zéro », qui permettra la mise en œuvre rapide de projets de décarbonisation chez les grands émetteurs, le déploiement de technologies propres et l’accélération de la transformation industrielle à travers tous les secteurs. Ces différentes mesures constituent des progrès importants et nous les accueillons avec enthousiasme. »

Enfin, le CPEQ offre sa collaboration au gouvernement fédéral dans la mise en œuvre de ce nouveau plan et lui manifeste son souhait de s’impliquer activement dans les différentes phases des consultations à venir.

 

Créé en 1992 par des représentants des grands secteurs industriels et d’affaires du Québec, le Conseil Patronal de l’Environnement du Québec (CPEQ) constitue l’organisation parapluie qui représente le secteur d’affaires du Québec pour les questions reliées à l’environnement et au développement durable en coordonnant les objectifs de ses membres. Le CPEQ regroupe plus de 250 entreprises et 37 associations parmi les plus importantes au Québec qui génèrent plus de 300 000 emplois directs et affichent des revenus combinés de plus de 45 milliards.

Pour plus d’information : Hélène Lauzon, Présidente directrice générale du CPEQ

Téléphone : 514-393-1122

 

 Communiqué de presse

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