Salle de presse

Réaction du CPEQ au lancement du Plan pour une économie verte 2030

Montréal, 17 novembre 2020 – Le Premier ministre du Québec, M. François Legault, et le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, M. Benoit Charette, dévoilaient hier la Politique-cadre d’électrification et de lutte contre les changements climatiques du Québec : le Plan pour une économie verte 2030 (PEV) ainsi que son Plan de mise en œuvre 2021-2026 (PMO). Le Conseil Patronal de l’Environnement du Québec (CPEQ) reconnaît toute l’importance de cette nouvelle politique phare pour le Québec, puisque celle-ci vise à tracer la feuille de route du gouvernement du Québec pour les 10 prochaines années, afin d’atteindre la cible de réduction des émissions de GES de 37,5% sous le niveau de 1990, à l’horizon 2030.

À cet égard, la présidente-directrice générale du CPEQ, Mme Hélène Lauzon, mentionne ce qui suit: « Le Plan pour une économie verte 2030 constitue une politique aussi ambitieuse dans ses objectifs et ses moyens que dans la vaste portée de son champ d’application. Le gouvernement semble avoir passé chaque aspect de l’activité économique du Québec au peigne fin, pour tenter d’en identifier le potentiel de réduction des GES. Il en résulte un plan résolument transversal, qui s’applique autant aux transports qu’aux industries et aux bâtiments, en passant par le développement des nouvelles filières énergétiques et l’adaptation aux changements climatiques, jusqu’au stockage et la séquestration du carbone, sans oublier le principe fondamental de la transition juste. Il s’agit en définitive du fruit d’un travail important, que nous tenons à saluer. »

D’emblée, le CPEQ souligne l’engagement à plus long terme que prend le gouvernement du Québec, au sein du PEV, soit celui d’atteindre la carboneutralité (zéro « émission nette ») à l’horizon 2050. Il s’agit certainement d’un objectif fort ambitieux qui nécessitera des changements de comportement majeurs pour tous les acteurs de la société civile et qui requerra une aide substantielle et des mesures d’accompagnement importantes des entreprises si on ne veut pas assister à la désagrégation du secteur industriel.

Dans un deuxième temps, plusieurs aspects du PEV ont retenu notre attention. Ainsi, le PEV accorde une grande place au marché du carbone (SPEDE), à titre de pièce maîtresse de l’action climatique du Québec, celui-ci couvrant environ 80% des émissions de GES totales de la province. Cela étant, ce qui semble représenter l’élément central du volet industriel du PEV constitue la reconnaissance expresse par le gouvernement que si l’électrification accrue des procédés industriels est un idéal vers lequel tendre pour plusieurs industries, elle n’est pas possible dans tous les secteurs, du moins à l’heure actuelle, pour des raisons technologiques aussi bien que financières. Pour cette raison, nous comprenons que le gouvernement priorisera les interventions d’efficacité et de conversion énergétique dans les activités où les technologies sont opérationnelles et offrent le meilleur potentiel d’électrification, tout en accélérant les efforts de recherche et développement pour les autres.

Toujours en ce qui concerne le secteur industriel, Mme Lauzon formule la réserve suivante à l’endroit du gouvernement : « Bien que le PEV énumère expressément « le maintien de la compétitivité des entreprises » comme un principe important, il demeure une certaine incohérence dans l’approche préconisée. D’un côté, le gouvernement semble reconnaître que les efforts importants déjà consentis par les entreprises du secteur industriel dans le passé pour réduire leurs émissions de GES, font en sorte que les réductions économiquement viables ont déjà été accomplies. D’un autre côté, le PMO s’attend du secteur industriel à ce qu’il contribue à la réduction des GES pour 2030 dans la même proportion (5 mégatonnes ou 41%) que le secteur des transports (5,1 mégatonnes ou 42%). Ce « fardeau équivalent » apparaît irréaliste, dans le contexte québécois, compte tenu du fait que les émetteurs industriels ont déjà procédé aux transformations les plus productives en termes de réductions des GES, au cours des dernières décennies, tandis que l’industrie des transports dispose actuellement d’une technologie de rupture qui lui permettra de procéder à des réductions au potentiel énorme, à faible coût comparatif. »

Pour cette raison, il apparaît déraisonnable que la part du lion des sommes prévues au PEV vise le secteur des transports, car cela laisse présager que l’aide financière dédiée aux entreprises du Québec pour leur permettre de réussir cette transition énergétique, sera lacunaire. Il s’agit, pour le CPEQ, d’une iniquité dans la répartition des budgets et d’un certain manque de cohérence dans la vision gouvernementale, qui devrait se soucier davantage de maintenir la capacité concurrentielle des entreprises québécoises, face à leurs compétiteurs du reste de l’Amérique du Nord et du monde, qui ne seront sans doute pas soumis à des contraintes comparables. Il faut bien comprendre que la difficulté pour les industriels de réduire leurs émissions ira en grandissant, dans le futur, car leurs émissions de procédé sont souvent technologiquement incompressibles, tandis que la réduction de leurs émissions de combustion a ou bien déjà été majoritairement réalisée, ou ne présente pas un retour sur investissement rentable, si ce n’est qu’en raison des coûts d’exploitation reliés à l’utilisation de l’électricité.

Par ailleurs, le CPEQ tient à rappeler que le secteur industriel a déjà accompli le maximum de réductions de GES possibles depuis 1990, que certaines entreprises sont des premières de classe dans leur domaine à l’échelle internationale, au chapitre des émissions de GES. Or, le secteur industriel est une nouvelle fois sollicité de façon prépondérante par le PEV, en ce sens qu’il devra contribuer au mécanisme de « mise en consigne », découlant du SPEDE et évoqué au PEV, sans toutefois pouvoir en retirer les sommes afférentes parce qu’il a déjà accompli le maximum de réductions. Le CPEQ prendra le temps d’étudier les impacts concrets de ce mécanisme transitoire, dans son application au fil du temps, et transmettra ses commentaires au gouvernement en temps et lieux.

Enfin, le CPEQ tient à offrir sa collaboration au gouvernement du Québec pour le déploiement du PEV, ainsi que pour mettre en œuvre, année après année, son nouveau processus de révision annuelle. Ce processus constitue un élément notoire qui permettra non seulement de mesurer la performance des mesures au moyen de cibles quantitatives, mais également de réviser la performance du PEV au fil du temps, en analysant le succès des différentes mesures à leur mérite, de telle sorte que toute mesure qui ne « livrerait » pas les réductions de GES escomptées ne survivrait pas à ce minutieux examen récurrent. 

 

Créé en 1992 par des représentants des grands secteurs industriels et d’affaires du Québec, le Conseil Patronal de l’Environnement du Québec (CPEQ) constitue l’organisation parapluie qui représente le secteur d’affaires du Québec pour les questions reliées à l’environnement et au développement durable en coordonnant les objectifs de ses membres. Le CPEQ regroupe plus de 250 entreprises et 37 associations parmi les plus importantes au Québec qui génèrent plus de 300 000 emplois directs et affichent des revenus combinés de plus de 45 milliards.

Pour plus d’information : Hélène Lauzon, Présidente-directrice générale du CPEQ

Téléphone : 514-393-1122

 

 Communiqué de presse

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